Le Pérou et les politiques environnementales

A New-York, le président Ollanta Humala a demandé "moins de mots et plus d'actions" pour la COP20 face au changement climatique.

Les principales mesures prises au sommet au niveau mondial :

http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/23/climat-la-france-va-verser-1-milliard-de-dollars-au-fonds-vert-de-l-onu_4492936_3244.html

http://www.courrierinternational.com/article/2014/09/24/la-foret-sort-gagnante-du-sommet-sur-le-climat?utm_campaign=&utm_medium=email&utm_source=Courrier+international+au+quotidien

Mais rien d'extraordinaire : http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/24/a-new-york-grandes-ambitions-et-timides-engagements-pour-le-climat_4493276_3244.html

Le Pérou a signé un accord avec l'Allemagne, la Norvège et la Banque Interaméricaine de Dévoppement pour les fôrets et le climat. La Norvège s'est engagée à payer 300 millions de $ pour obtenir des résultats en matière de déforestation d'ici 2020.

La déforestation est la principale source d'émissions de gaz à effet de serre du Pérou. Il y a énormément de déforestation illégale ici...Edwin Chota, un leader indigène, a été assasiné le 9 septembre par des exploitants illégaux d'arbres, justement pour dénoncer ce problème depuis longtemps... http://www.equaltimes.org/chronique-d-une-mort-annoncee-un?lang=fr#.VCN8budIWi8.

De nombreuses associations dénoncent le double discours de Ollanta Humala et du gouvernement péruvien en matière environnementale. "Comment va-t-il être à la tête d'un processus et pérsuader les autres pays de le faire si lui-même ne donne pas l'exemple d'engagements concrets ? Alors que la présidence française de la COP21 a annoncé 1milliard de dollars pour le Fonds Verts Climatique, Humala a fait des interventions creuses, en étant le premier à ne pas appliquer l'engagement de “Nous voulons de l'action et pas des mots" ". 

http://peru21.pe/politica/cumbre-climatica-onu-reacciones-sobre-presentacion-ollanta-humala-2199368

http://www.andina.com.pe/agencia/noticia-peru-pedira-cop20-%E2%80%9Cmenos-palabras-y-mas-accion%E2%80%9D-frente-a-cambio-climatico-524523.aspx

Ce qui me choque en tant que touriste ce sont les déchets. Je vous poste de belles photos de paysages, de vacances, mais je ne serais pas objective si je ne vous disais pas que la réalité est aussi celle-ci : quelqu'un m'a parlé de la "culture de la poubelle" qui caractérise pas mal de monde ici (heureusement pas tous!). Dès que l'on sort un peu de la ville, il y a des déchets et encore des déchets qui jonchent le sol ci et là. Même l'Université Agraire que je traverse tous les jours a sa part de déchets, alors qu'il y a des poubelles à disposition. Il n'est pas rare de voir des gens ouvrir la fenêtre de la voiture pour jeter leurs déchets...révoltant.

                        

Le Pérou possède pourtant 17% de son territoire national occupé par des Zones Naturelles Protégées, ce qui n'est pas mal. Des efforts sont faits, on ne peut pas dire le contraire, je vois les efforts du MINAM au quotidien, de beaucoup d'ONG ou de projets sociaux ou d'entreprises pour se mettre au vert. Mais le congrès a adopté une loi HORRIBLE le 3 juin passé, la loi 30230, qui met en place toutes une série de mesures pour favoriser la croissance...au détriment du développement durable. Dans un pays où le secteur minier représente 60% des exportations, les conflits environnementaux sont particulièrement visibles, ainsi que les conflits sociaux avec les populations indigènes. Cette loi limite fortement le pouvoir du Ministère de l'Environnement, crée seulement en 2008, et est un réel retour en arrière en matière environnementale. Il y a un mois et demi, Miguel m'avait chargé de rédiger un article de fond sur cette loi en français et en espagnol, ce qui m'a pris pas mal de temps ; pour me familiariser avec la loi, faire des recherches, et envoyer beaucoup de mails pour faire des interviews. Je suis allée toute seule faire mes petites enquêtes auprès d'experts pour avoir leur avis sur ce qui était en train de se passer au Pérou avec la loi 30230, totalement en contradiction avec la COP ; j'ai interviewé José de Echave, ex Vice-Ministre de l’Environnement et directeur de l’ONG CooperAcción, Vanessa Cueto, Présidente de l’ONG DAR (Droit Environnemental et Ressources Naturelles), Marco Arenas Aspilcueta, Chef du Parc National Huascarán au Service National des Aires Naturelles Protégées par l’Etat (SERNANP) et Ivan Lanegra, avocat et universitaire, spécialiste en politiques environnementales, ex Vice-Ministre de l’Interculturalité.

Voici mon article, un peu long et un peu technique par moment du fait de la loi, mais vous aurez un aperçu de la question environnementale au Pérou avec (et j'ai moi-même tellement appris en le rédigeant!) :

http://www.mtnforum.org/fr/content/que-signifient-les-nouvelles-mesures-environnementales-mises-en-place-par-le-gouvernement

bonne lecture !